Pôle emploi : du changement à prévoir du côté des demandes d’allocation chômage
La réforme de l’assurance chômage a débuté depuis novembre 2019. Pleinement appliquée depuis octobre 2021, à la suite de la crise du Covid-19, la réforme a modifié les modalités d’accès à l’assurance chômage et les conditions d’inscription au Pôle emploi pour les personnes sans emploi. Depuis février 2023, une nouvelle réforme prévoyait une modulation du temps d’indemnisation d’assurance chômage, en fonction de l’état du marché du travail. Cette réforme ne s’arrête pas là puisque l’accès aux allocations chômage est aussi repensé en fonction de plusieurs critères.
Pourquoi une nouvelle réforme de l’assurance chômage ?
Le Gouvernement a identifié 3 grandes problématiques en lien avec l’assurance chômage. La réforme a pour objectif de lutter contre des abus ou des situations perçues comme étant abusives.
La première problématique identifiée est le recours trop systématique aux contrats courts. Un système de bonus-malus est prévu auprès des entreprises pour favoriser les emplois de longue durée.
La deuxième problématique est le manque d’objectif de retour à l’emploi. Il s’agit, pour le Gouvernement, que « le travail paye plus que l’inactivité ». Les règles d’indemnisation seront ainsi pensées pour un retour plus systématique et plus durable vers l’emploi.
La troisième problématique soulevée est le manque d’accompagnement des demandeurs d’emploi. Ainsi, le recrutement de 1000 conseillers est envisagé pour un accompagnement plus personnalisé des demandeurs d’emploi.
La globalité de la réforme a pour objectif de lutter contre un déficit de 2,9 milliards, creusé entre 2009 et 2019.
Qui sera concerné par la suppression des allocations chômage ?
La réforme vise en particulier les personnes qui abandonnent leur poste : c’est-à-dire les personnes qui ne se présentent plus à leur poste et qui quittent les effectifs de l’entreprise durant plus de 15 jours.
Les personnes en contrats courts qui refusent un CDI se verront aussi concernées par la réforme. Ainsi un salarié en fin de contrat court ne pourra pas refuser à deux reprises une prise de poste en CDI, à tâches équivalentes. S’il refuse, ses allocations chômage seront supprimées.
Réforme des allocations chômage, quelles exceptions ?
La réforme ne s’appliquera évidemment pas aux personnes qui justifient d’une incapacité médicale. Le demandeur d’emploi devra dans ce cas fournir un justificatif. Un conflit avec l’employeur ou toute autre situation particulière excluraient aussi la mise en application de la réforme.
Combien de Français concernés par la réforme ?
On estime que plus de 123 000 personnes pourraient être concernées. À titre d’exemple, au 1er semestre 2022, on a enregistré près de 173 000 licenciements pour cause d’abandon de poste. Seuls 37% des licenciés ont obtenu un nouveau contrat par la suite. La réforme pourrait donc, par certains aspects, précariser une population déjà en difficulté.
Quels impacts pour les demandeurs d’emploi ?
Une étude menée par l’Unédic a permis de mesurer les effets de cette nouvelle réforme. Plus de 50% des nouveaux allocataires seront concernés par une baisse de 25% de la durée d’indemnisation. Il est cependant prévu qu’avant 2027, le nombre d’allocataires indemnisés subisse une baisse de 12%.
Une réforme importante donc qui change la donne pour les demandeurs d’emploi ou les personnes en fin de contrat.
Par Emmanuelle Davot
Rédactrice Web
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